Un petit vieux attend square Saint-Lambert , usé par les hommes et le temps
Un petit vieux attend sur un banc de pierr e sans dé ranger les braves gens.
Dans le manteau de la m isère où dormen t ceux qui n'ont pl us rien,
Il attend que passe l'hiv er, crevant de froid, tremblant de faim.
On d it qu'il avait tout, qu'il a tout perdu jusqu'a u dernier sou !
Où est la soci été que nous ch antaient nos gran ds-pères ?
Celle où chacun d evait être fo rt et fier ...
Com ment peut-on br iser un homme et sa vie entière ?
Et qu'un jour au fond de ses yeux, o n lise ce cri silencieux :
Assez, as sez, arrêtez le carn age et regardez les chos es en face !
Allez, a llez, ayez au moins le cour age de m e donner le co up de grâce !
Un petit vieux attend square Saint-Lambert, u n peu plus vieux chaque matin.
Il finit comme un chien sur son banc de pierr e, un peu pl us seul, un peu plus rien.
Dans l'ombre de l'indiff érenc e d'une ville aux mille reflets,
Il oublie les coups, le s offens es, ceux qu'i l aimait, ce qu'il était.
On d it qu'il donnait trop, qu'il a urait mieux fait d'être u n vrai salaud !
Où est la soci été que nous ch antaient nos gran ds-pères ?
Les vautours en vou laient, on a l aissé faire ...
Que vaut la vie d'un homme dans le me rdier de s affaires ?
Cet homme qui du fond des yeux l ance ce cri silencieux :
Assez, as sez, arrêtez l e carna ge et r egardez les chose s en face !
Assez ! As sez ! Arrêtez le carnag e ...
Allez ! A llez ! Ayez un peu de coura ge ...
Un petit vieux attend square Saint-Lambert , usé par les hommes et le temps
Un petit vieux attend sur un banc de pier re sans dé ranger les braves gens.